L'ATTRAPE-COEURS

Un livre paru en 1951 et que l’on étudie encore de nos jours en classe de troisième. La fuite et l’errance d’un jeune adolescent durant trois jours après son exclusion de son école. Pour la quatrième fois entre ses treize et seize ans.

Holden Caulfield est issu d’une famille unie au sein de la middle-class américaine. Sous couvert d'un monologue aux accents légers, il dévoile son univers et l'envers du décor au lecteur, qui devient le psychologue attentif au malaise du jeune. Les copains, les petites amies, il décrit une jeunesse ni mieux ni pire qu’une autre. Jusqu’au moment où il parle de Allie, son jeune frère décédé à onze ans. Lui en avait treize.

Le mal-être adolescent ne vieillit pas. Des années cinquante à aujourd’hui, les mêmes exigences, les mêmes questions, les mêmes angoisses. Une fragilité et un constat nécessaires avant de prendre son envol en aveugle vers une destination rêvée.

Le gamin paumé, malheureux de Jérôme-David Salinger traîne la patte à travers New-York. Il remonte en surface les vieux souvenirs, fait le point sur ses seize premières années. Partira-t-il loin de tout et de tous ? Qui saurait lui rendre l’envie d’avancer ? Que découlera-t-il de cette école buissonnière ?

Un ouvrage sans fioritures, loin de la littérature conventionnelle. Les mots fusent, parfois argotiques. Le propos interpelle. Malgré lui, le lecteur se rappellera ses propres appréhensions, ses propres idéaux. Reposera-t-il ce livre l’âme en paix, attrape-cœurs pour toujours ou constatera-t-il ses ailes brûlées, sa conscience contrariée ? Il y a des lectures à double sens qui font souvent beaucoup de bien, parfois énormément de mal.